Pour les personnes proactives, nous pourrions finalement conclure que cet épisode fut PRESQUE une aubaine !! Bien-sûr, les angoisses des premières semaines furent d’autant plus envahissantes que les engagements financiers et humains sont complexes et les mauvaises nouvelles en cascade. En cela, ce premier déjeuner fut riche de complémentarité entre : – Otilia Santos, le savoir-faire portugais CHIcoração – Woollen Heart of Portugal (2010) ; – Catarina Pombo Nabais, philosophe et jeune entrepreneuse @Oficina Impossivel (2019) ; – Fernando Ribeiro, producteur @MAAT (2008) et programmateur / commissaire d’expo @ALFA – Association Luso-Française d’Art (2019).
For proactive people, we could finally conclude that this episode was ALMOST a boon !! Of course, the anxieties of the first weeks were all the more pervasive as the financial and human commitments were complex and the bad news cascaded. In this, this first lunch was rich in complementarity between: – Otilia Santos, Portuguese know-how CHIcoração – Woollen Heart of Portugal (2010) ; – Catarina Pombo Nabais, philosopher and young entrepreneur @Oficina Impossivel (2019) ; – Fernando Ribeiro, producer @MAAT (2008) and programmer / exhibition curator @ALFA – Association Luso-Française d’Art (2019).
Je connaissais l’excellent qualité prix de la marque, la diversité, le design super CHIC de leurs vestes chaudes… et l’extrême gentillesse des collaboratrices des boutiques de Lisbonne. Le déconfinement annoncé, je demande la date d’ouverture des boutiques (instagram) : » Les boutiques resteront fermées jusqu’à l’ouverture des frontières, notre activité commerciale reposant majoritairement sur le tourisme ». On me propose un contact par courriel qui tombe aux oubliettes ! Quelques heures passent, Otilia, la directrice de la marque, revient vers moi. Un français impeccable, j’achète en ligne. Nous conversons au sujet de la commande de housses de coussin sur mesure. Intriguée par ce français sans accent*, je l’invite à rejoindre ce 1er rendez-vous en terrasse.
*Otilia a travaillé de nombreuses années au Printemps – Paris. A ces débuts, secrétaire, le sans accent était encouragé. Elle devient acheteuse grâce à la promotion interne… La France, terre d’accueil en 2020 ?? Le Portugal se souvient, il accueille, c’est Espirito de Portugal. « Espirito de Portugal », unique, spécial et solidaire, collectif sur lequel l’application Adeline A Lisbonne va être reconfigurer le 1er septembre. Pourquoi ? Comment ? Explications dans ce blog le 15 juillet prochain.
Espirito de Portugal, Chicoracoa | Sales onlineI knew the excellent price quality of the brand, the diversity, the super CHIC design of their warm jackets … and the extreme kindness of the collaborators of the Lisbon shops. The deconfinement announced, I ask the date of opening of the shops (instagram) : « The shops will remain closed until the borders open, our commercial activity resting mainly on tourism ». I am offered a contact by email which falls into oblivion! A few hours pass, Otilia, the director of the brand, comes back to me. Impeccable French, I buyonline. We are conversing about ordering custom cushion covers. Intrigued by this French without accent *, I invite her to join this 1st meeting on the terrace. * Otilia worked for many years at Printemps – Paris. At these beginnings, secretary, the unaccented was encouraged. She become a buyer thanks to internal promotion. France, welcoming land in 2020 ?? Portugal remembers, it welcomes, it is Espirito de Portugal. « Espirito de Portugal », unique, special and united, collective on which the Adeline A Lisbonne application will be reconfigured on September 1st. Why ? How ? Explanations in this blog on July 15.
Chicoraçao – Woollen Heart of Portugal Revenons en 2010, c’est le rebond de la crise des subprimes en Europe, Joao Pessegueiro, son mari, fournisseur d’usines au nord du Portugal vit l’effondrement industriel portugais. Avec sa femme Otilia, surgit l’idée d’unir leurs expériences autour de la filière de » la laine burel » avec pour défi de sauvegarder ce savoir-faire ancestral portugais. Ainsi, naît Chicoraçao. Aujourd’hui, par cette approche verticale que compose ces différents métiers, de la laine recueillie chez le fermier à la vente en ligne, via la présentation de la production en showroom à l’innovation design, nous permet de bénéficier d’un qualité prix remarquable, de services TOP, d’un développement à la hauteur de l’engagement initial.
Chicoraçao – Woollen Heart of PortugalBack in 2010, it is the rebound of the subprime crisis in Europe, Joao Pessegueiro, her husband, supplier of factories in the north of Portugal is experiencing the Portuguese industrial collapse. With his wife Otilia, the idea arises to unite their experiences around the « burel wool » sector with the challenge of safeguarding this ancestral Portuguese know-how. Thus was born Chicoracao. Today, by this vertical approach that makes up these different trades, from the wool collected from the farmer to online sales, through the presentation of production in a showroom to design innovation, allows us to benefit from remarkable price quality, TOP services, and a development commensurate with the initial commitment.
Et maintenant ? Le Covid-19… 40 familles portugaises dépendantes de l’entreprise… les loyers de 5 boutiques… lorsque le marché concerne essentiellement les touristes et les expatriés, le constat est grave : « Notre chance est d’avoir eu un propriétaire de nos boutiques solidaire. Au contraire d’une autre, que nous avons préféré éconduire afin de préserver l’engagement humain vis à vis de nos salariés, de nos fournisseurs et de nos responsabilités. C’est très très difficile. »
Otilia, quelles incidences positives retenez-vous de ce confinement ? « Côté famille, c’est une aubaine car avoir du temps pour soi, pour sa famille, c’est véritablement le mal de l’entrepreneur. Au fil des jours, la cuisine s’est animée, les repas, les conversations se sont enrichies ; Côté entreprise, la survie dépend de la trésorerie qui permet l’année de disette : c’est très dur. Très progressivement, les bonnes nouvelles succèdent aux mauvaises : Nos clients français se félicitent que le commerce local semble privilégié. Notre réflexion, l’artisanat, l’art et le design ont des fondamentaux communs, le matériau de qualité. Nous ne sommes pas doués pour construire des partenariats, nous y consacrons certainement trop peu de temps. Nous aimerions développé des partenariats avec des artistes – Fernando Ribeiro rebondit Nuno Gama, Joana Vasconcelos – exactement ! Actuellement, l’équipe s’enthousiasme autour du projet Cooking Hotel. Un partenariat, c’est ouvrir le champ des possibles, nous souhaiterions développer ce concept. Artiste, créateur, designer, vous êtes les bienvenus. ».
Dessinés par l’architecte Ana Correia
And now ? « The Covid-19 … 40 Portuguese families dependent on the company … rents for 5 shops … when the market mainly concerns tourists and expatriates, the observation is serious : « Our luck is to have had an owner of our supportive shops. Unlike another, whom we preferred to dismiss in order to preserve human commitment towards our employees, our suppliers and our responsibilities. It is very very difficult. » Otilia, what positive consequences do you retain from this confinement? « On the family side, it’s a boon because having time for yourself, for your family, is really the evil of the entrepreneur. Over the days, the kitchen has come alive, the meals, the conversations have been enriched; On the business side, survival depends on cash that allows the year of scarcity: it’s hard. Gradually, the good news succeeds the bad: Our French customers are pleased that local trade seems privileged.Our thinking, craftsmanship, art and design have common fundamentals, quality material. We are not good at building partnerships, we are certainly spending too little time on them. We would like to develop partnerships with artists – Fernando Ribeiro bounces Nuno Gama, Joana Vasconcelos – exactly! Currently, the team is enthusiastic about the Cooking Hotel project. A partnership is to open up the field of possibilities, we would like to develop this concept. Artist, creator, designer, you are welcome. « .
Que pensez-vous de notre rencontre en terrasse ? « Une invitation surprenante, l’idée très originale. On part un peu à l’aventure… De belles personnes autour d’une table en terrasse et un délicieux repas. L’accueil fut super, tout de suite j’ai eu l’impression de connaître depuis longtemps chaque invité. Nous avons échangé nos impressions sur les conséquences négatives et positives de ce COVID 19. Et puis, nous avons partagé sur ce beau projet “Espírito de Portugal” dont nous ferons partie avec beaucoup de plaisir à la rentrée prochaine. Il ne me reste qu’à féliciter et à remercier Adeline de tout cœur !
What do you think of our meeting on the terrace? « A surprising invitation, the very original idea. We are goingon an adventure … Beautiful people around a table on the terrace and a delicious meal. The welcome was great, immediately I had the impression of knowing each guest for a long time. We exchanged our impressions on the negative and positive consequences of this COVID 19. And then, we shared on this beautiful project “Espírito de Portugal” of which we will be a part with great pleasure. Back to school. All that remains is to congratulate and thank Adeline with all my heart!
Catarina Pombo Nabais, philosophe, commissaire d’exposition et directrice de @oficina Impossivel
Catarina,comment as-tu vécu ce confinement ? « Le confinement nous a permis de penser et de repenser le monde ! Bien-sûr qu’il s’agit d’une situation dramatique. Bien-sûr que le confinement en soi-même est une mesure extrême qui restreint nos libertés les plus basiques : la liberté de mouvement et d’occupation de l’espace publique. Pourtant, au-delà de la tragédie des morts et de la somme immense de souffrance qui justifie le confinement, j’aime toujours voir le côté positif des choses et je vois dans le confinement une opportunité très rare et magnifique : celle d’avoir du temps – sauf ceux qui ont dû continuer à travailler. Il faut avoir à l’esprit que ce privilège dont je parle n’est pas un privilège commun, mais uniquement de quelques-uns. Pour ce groupe de privilégiés auquel j’appartiens, nous sommes habitués, par exemple, à perdre énormément de temps dans les transports pour aller travailler. Et si nous pensons à la crise climatique, nous comprenons immédiatement les conséquences extrêmement positives du confinement : moins de pollution non seulement de la production industrielle accélérée, mais aussi de la consommation dingue et dévastatrice de notre société capitaliste, des transports et du tourisme de masse. Le confinement nous a obligé à arrêter, nous a forcé à repenser nos gestes, nos habitudes, notre application du temps et surtout nos choix de vie, nos choix sociaux, économiques, politiques et écologiques. Pour tout cela, le confinement peut être vu comme une expérience exceptionnelle pour nos vies. Pour le bien et pour le mal, nous avons tous vécu une situation inattendue et inédite – sauf pour ceux, déjà centenaires, qui ont vécu la peste espagnole. L’atmosphère de peur générale, le scénario du monde global que nous avons l’habitude de voir en mouvement 24h/24, soudainement stoppé, réduit au néant, c’est la sensation d’une certaine suspension du temps. » « Personnellement, le confinement m’a touché énormement. La réalité me semblait presque irréelle, comme si nous étions des personnages d’un film de science-fiction futuriste. Les deux-trois premières semaines, j’étais plongée dans la pandémie, je ne voulais que voir les infos, lire des textes scientifiques sur le virus comme aussi des textes philosophiques sur cet événement. Gilles Deleuze dit que la nouvelle littéraire s’oriente par la question « qu’est ce qui s’est passé ? ». Et, en effet, j’étais obsédée par cette question et pour comprendre l’avènement de cet événement. Comprendre ce qu’il arrive, penser le présent en acte, au moment où il se transforme est une des questions les plus difficiles de la philosophie, mais pour cela même, elle est aussi une expérience bouleversante, surtout dans une situation de pandémie globale ! En plus, le cocktail entre la peur d’attraper le virus (au début on ne savait même pas si on était déjà contaminés et si on avait déjà contaminé d’autres personnes) et la complexe chorégraphie sanitaire qu’il fallait appréhender, ont été un mélange explosif. Elle m’a coupé l’envie de sortir de la maison. Je ne sortais que pour le strictement nécessaire, même pas pour mes ballades du matin ou de fin de journée. Aussi, ne plus pouvoir rendre visite à ma mère et aller ensemble au café le matin (comme on le fait presque tous les jours car nous sommes voisines) et la voir totalement isolée chez elle a été très dur. Heureusement, j’ai passé le confinement en compagnie de ma fille Alice, mon pays des merveilles, aussi chérie que vraiment comique, nous avons passé des moments absolument magnifiques et inoubliables. La cuisine fut notre échappatoire et notre grande amie ! En ce qui concerne la dimension professionnelle, c’est particulièrement drôle, car dans mon cas spécifique un certain confinement fait naturellement partie du travail philosophique. Pour lire et écrire en philosophie, il faut nécessairement être isolé, seul. Mon travail philosophique passe nécessairement par un rapport de solitude, de concentration absolue, où il faut être en relation totale avec les livres. Donc, quand j’ai compris qu’il fallait être confinée, la première projection était très positive, et j’imaginais réussir à travailler comme d’habitude. Mais, j’ai rapidement compris que c’était très différent d’être isolé par le rythme naturel du travail que par la nécessité imprévue d’une pandémie, où la peur et l’incertitude parlent plus fort et finissent par dominer notre esprit et notre concentration. Au début, il me semblait presque impossible de poursuivre mes projets, de lire et d’écrire. J’ai même senti un blocage créatif. Mais après ce moment de choc initial, j’ai réussi à construire et à finir un projet pour la FCT (Fondation pour la Science et pour la Technologie) dont la deadline était à la fin du mois d’avril. Après, l’énergie est toute de suite réapparue, encore plus puissante. Même qu’ayant perdu un peu le sens du temps chronologique (parfois je ne sais plus très bien quel jour est-il, car le temps est devenu une matière informe, diffuse), j’ai retrouvé une certaine idée de routine et je me suis rééquilibrée dans cette nouvelle normalité précaire, fragile et étrange. Maintenant, je peux enfin dire que j’ai retrouvé ma dynamique de travail. D’ailleurs, je travaille beaucoup mieux à la maison, j’ai plus de temps pour la recherche et j’ai la bonne conscience de contribuer pour la ville verte de Lisbonne car je ne pollue pas l’environnement en me rendant à la faculté. Je fonce à nouveau, ressourcée, je prépare un prochain livre dédié à la philosophie et à mon travail à la Faculté. »
Catarina, how did you experience this confinement? « Containment has allowed us to think and rethink the world! Of course it is a dramatic situation. Of course containment in itself is an extreme measure which restricts our most basic freedoms : freedom of movement and occupation of public space. However, beyond the tragedy of the dead and the immense amount of suffering that justifies confinement, I always like to see the positive side of things and I see in confinement a very rare and magnificent opportunity: that of having time – except those who have had to continue working. It must be borne in mind that this privilege of which I speak is not a common privilege, but only to For this privileged group to which I belong, we are used, for example, to waste a lot of time in transport to go to work. And if we think of the climate crisis, we immediately understand the extremely positive consequences of containment: less pollution not only from accelerated industrial production, but also from the insane and devastating consumption of our capitalist society, of transport and mass tourism. The confinement forced us to stop, forced us to rethink our gestures, our habits, our application of time and especially our life choices, our social, economic, political and ecological choices. For all this, confinement can be seen as an exceptional experience for our lives. For good and for bad, we have all experienced an unexpected and unprecedented situation – except for those, already centenarians, who have experienced the Spanish plague. The atmosphere of general fear, the scenario of the global world that we are used to seeing in motion 24 hours a day, suddenly stopped, completely empty, is the feeling of a certain suspension of time. « « Personally, confinement touched me enormously. The reality seemed almost unreal to me, as if we were characters from a futuristic science fiction film. The first two-three weeks, I was immersed in the pandemic, I only wanted to see the news, read scientific texts on the virus as also philosophical texts on this event. Gilles Deleuze says that the literary short story is guided by the question « what happened? » And, indeed, I was obsessed with this question and to understand the advent of this event. Understanding what is happening, thinking about the present in action, at the moment when it is being transformed is one of the most difficult questions in philosophy, but for that very reason, it is also an overwhelming experience, especially in a situation of global pandemic! In addition, the cocktail between the fear of catching the virus (at first we did not even know if we were already infected and if we had already contaminated other people) and the complex health choreography that had to be apprehended, were an explosive mixture. She cut me off from going out of the house. I only went out for the strictly necessary, not even for my morning or late afternoon walks. Also, not being able to visit my mother and go to the cafe together in the morning (as we doalmost every day because we are neighbors) and seeing her totally isolated at home was very hard. Fortunately, I spent confinement with my daughter Alice, my wonderland, as darling as really funny, we had absolutely wonderful and unforgettable moments. The kitchen was our escape and our great friend! Regarding the professional dimension, this is particularly funny, because in my specific case a certain confinement is naturally part of the philosophical work. To read and write in philosophy, one must necessarily be isolated, alone. My philosophical work necessarily goes through a relationship of solitude, of absolute concentration, where you have to be in total relation with books. So when I understood that I had to be confined, the first screening was very positive, and I imagined succeeding in working as usual. But, I quickly understood that it was very different to be isolated by the natural rhythm of work than by the unforeseen need for a pandemic, where fear and uncertainty speak louder and end up dominating our minds and our focus. At first, it seemed almost impossible to continue my projects, to read and write. I even felt a creative block. But after that initial shock, I managed to build and finish a project for the FCT (Foundation for Science and Technology) whose deadline was the end of April. Afterwards, the energy immediately reappeared, even more powerful. Even having lost a little sense of chronological time (sometimes I do not know very well what day is, because time has become a formless, diffuse matter), I found a certain idea of routine and I am rebalanced in this new precarious, fragile and strange normality. Now, I can finally say that I have regained my working dynamics. Besides, I work much better at home, I have more time for research and I have the good conscience to contribute for the green city of Lisbon because I do not pollute the environment by going to the faculty . I go for it again, refreshed, I am preparing a next book dedicated to philosophy and my work at the Faculty.«
Félicitations aux propriétaires locataires à l’intelligence collective #espiritodeportugal – Haro à la black list ! Telle mère, telle fille, j’ai hâte de faire sa connaissance.
Comment cela se passe t-il pour la galerie @oficina Impossivel ? Contrairement à mon travail académique que j’ai réussi à poursuivre, la crise pandémique a été spécialement pénible pour mon récent projet de la Galerie Oficina Impossivel. Nous venions juste de finir la première exposition, une belle réussite, mais le projet avait à peine commencé et paf ! Ainsi, j’ai dû fermer les portes, juste après les avoir ouvertes. Heureusement, le propriétaire de ce bel espace sur deux niveaux, galerie au rez-de-chaussée et ateliers d’artistes au premier étage, est particulièrement conciliant, sinon sa fermeture était inévitable. En effet, j’aimerais profiter de cette occasion pour rendre hommage au propriétaire, qui est presque mon partenaire dans cette aventure. Il a préféré louer son espace, en plein centre-ville, pour ce projet artistique et culturel lié à la philosophie, que de le destiner à la location locale ou à d’autres projets touristiques en gagnant plus d’argent. Le propriétaire est bien un exemple d’un appui privé au secteur culturel. Je crois même qu’il faudrait donner une attention à cet exemple pour repenser les rapports commerciaux à Lisbonne dans le contexte, d’un côté, de la gentrification et de la spéculation immobilière et, de l’autre, de l’urgence de repenser les structures culturelles qui travaillent autour de toutes sortes de projets créatifs. Pour les galeries en général, sans doute la solution, au moins provisoire, passe par le virtuel, par des rendez-vous personnalisés ou des solutions de drive-in ou d’autres configurations pour les grands espaces, et peut-être même pour l’usage des espaces publiques. C’est précisément dans cette voie, que j’ai lancé un défi aux artistes et artisans pour faire un vidéo, maximum de 5 minutes, afin de partager leurs défis lors de la pandémie. La réception a été magnifique car j’ai déjà reçu 8 vidéos, provenant soit d’artistes qui travaillent avec la galerie, soit d’artistes qui n’ont pas encore eu l’opportunité de visiter la galerie. Lorsque d’autres artistes sont en train de préparer leurs vidéos. Cela a créé un réseau virtuel de partage entre les artistes et les artisans et tous m’ont écrit en remerciant l’initiative et en l’applaudissant. Je suis donc très heureuse de l’avoir fait. Cela a permis à la galerie de continuer son existence d’une façon virtuelle et cette approche online m’a déjà rendu plusieurs nouveaux contacts de clients et d’artistes. Je ne le répeterai jamais suffisant : la Galeria @oficina Impossivel est une galerie pour les artistes mais aussi pour les artisans, car non seulement il y a des artisans qui font un travail exceptionnel, mais la galerie est un espace qui valorise le faire, la « techné », la main qui produit l’œuvre, soit de l’artiste, soit de l’artisan. Je crois qu’il faut appuyer non seulement les artistes, mais aussi les artisans qui sont normalement relégués sur les marchés de rue et rarement exposés dans les galeries. La Galeria est un espace de rencontre, de partage du sensible sous toutes ses formes, artistiques, philosophiques et artisanales. Aujourd’hui, en ce qui concerne l’écosystème des arts, il faut agir pour renforcer les activités qui ont été terriblement touchées par la pandémie : les artisans, les artistes, les galeristes. La solidarité et l’esprit collectif sont indispensables. Bien-sûr qu’il faut lutter pour que le monde des arts soit considéré dans le budget de L’État et pour qu’au moins 1% y soit appliqué, car cela fait partie d’une conception basique de l’État social. Mais plus qu’aider, il faut repenser tout l’écosystème culturel. Il faut que les artistes s’organisent entre eux pour créer ensemble et il faut des structures collectives capables d’inventer un futur harmonieux et durable pour tous. De nouvelles solutions sont urgentes. C’est le motto de la Galeria @oficina Impossivel, repris du Mai 68 : « de l’impossible, sinon j’étouffe ! ». Le moment est maintenant, le moment, c’est le présent ! Tout au début de cette pandémie, j’ai eu l’idée claire qu’on était face à un changement radical de paradigme social, politique, économique, écologique. Nous observons clairement ce changement, à commencer par la solidarité qui a fonctionné d’une façon rhizomatique et transversale dans plusieurs sphères de la vie publique, soit dans la science, dans le SNS, soit dans plusieurs initiatives privés qui se sont réinventés pour aider le SNS, soit dans les mouvements plus récents tel #BlackLivesMatter. Le monde est en train de changer. C’est le moment d’agir et de lutter pour un monde solidaire, juste, inclusif, écologiquement équilibré pour nous tous et pour les générations à venir #espiritodeportugal
Que penses-tu de cette rencontre en terrasse ? Merci Adeline pour cette si gentille invitation. Tu fais un travail exceptionnel afin de présenter des projets très diverses à Lisbonne. En ce qui concerne le monde des arts plus spécifiquement, je crois que la façon simple, décompliquée, directe dont tu passes la parole est très importante. Comme tu le sais, j’ai toujours ce combat contre l’élitisme de l’art. Je suis donc très sensible à ta façon dépouillée et décomplexée de parler des espaces artistiques. En plus, j’ai beaucoup aimé de partager ce moment si agréable avec Otília et Fernando que je ne connaissais pas, et avec qui nous sommes déjà en syntonie.
How is it going for the gallery @oficina Impossivel? Unlike my academic work which I have managed to pursue, the pandemic crisis was especially painful for my recent project at Galerie Oficina Impossivel. We had just finished the first exhibition, a great success, but the project had barely started and bang! So, I had to close the doors, right after I opened them. Fortunately, the owner of this beautiful space on two levels, gallery on the ground floor and artist workshops on the first floor, is particularly accommodating, otherwise its closure was inevitable. Indeed, I would like to take this opportunity to pay tribute to the owner, who is almost my partner in this adventure. He preferred to rent his space, right in the city center, for this artistic and cultural project linked to philosophy, than to rent it for local rental or other tourist projects by earning more money. The owner is an example of private support for the cultural sector. I even believe that we should pay attention to this example to rethink the commercial relations in Lisbon in the context, on the one hand, of gentrification and real estate speculation and, on the other, of the urgency to rethink cultural structures that work around all kinds of creative projects. For galleries in general, probably the solution, at least provisional, goes through the virtual, through personalized meetings or drive-in solutions or other configurations for large spaces, and perhaps even for the use of public spaces. It is precisely in this way that I challenged artists and artisans to make a video, maximum 5 minutes, to share their challenges during the pandemic. The reception was magnificent because I have already received 8 videos, either from artists who work with the gallery, or from artists who have not yet had the opportunity to visit the gallery. When other artists are preparing their videos. It created a virtual network of sharing between artists and artisans and everyone wrote to me thanking the initiative and applauding it. So I’m very happy to have done it. This has allowed the gallery to continue its existence in a virtual way and this online approach has already made me several new contacts of clients and artists. I will never repeat it enough: the Galeria @oficina Impossivel is a gallery for artists but also for artisans, because not only are there artisans who do exceptional work, but the gallery is a space that values doing it, « Techné », the hand which produces the work, either of the artist, or of the craftsman. I think we need to support not only the artists, but also the artisans who are normally relegated to the street markets and rarely exhibited in galleries. La Galeria is a space for meeting, sharing the sensitive in all its forms, artistic, philosophical and artisanal. Today, with regard to the arts ecosystem, action must be taken to strengthen the activities that have been terribly affected by the pandemic: artisans, artists, gallery owners. Solidarity and a collective spirit are essential. Of course we have to fight for the arts to be considered in the state budget and for at least 1% to be applied to it, because this is part of a basic conception of the social state. But more than helping, we have to rethink the whole cultural ecosystem. Artists must organize themselves to create together, and collective structures must be able to invent a harmonious and sustainable future for all. New solutions are urgent. This is the motto of the Galeria @oficina Impossivel, taken from May 68: « of the impossible, otherwise I will suffocate! » The moment is now, the moment is the present! At the very beginning of this pandemic, I had the clear idea that we were facing a radical change in social, political, economic, ecological paradigm. We are clearly observing this change, starting with the solidarity that has worked in a rhizomatic and transversal way in several spheres of public life, either in science, in the SNS, or in several private initiatives that have reinvented themselves to help the SNS, in more recent movements such as #BlackLivesMatter. The world is changing. Now is the time to act and fight for a united, just, inclusive and ecologically balanced world for all of us and for generations to come. What do you think of this meeting on the terrace? Thank you Adeline for this kind invitation. You do an exceptional job to present very diverse projects in Lisbon. Regarding the arts more specifically, I believe that the simple, uncomplicated, direct way in which you speak is very important. As you know, I still have this fight against the elitism of art. I am therefore very sensitive to your bare and uninhibited way of speaking of artistic spaces. In addition, I really enjoyed sharing this pleasant moment with Otília and Fernando, whom I did not know, and with whom we are already in tune.
Fernando, comment as-tu vécu ce confinement ? « Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir une terrasse et de vivre une relation affective harmonieuse donc, je sais avoir bénéficié de conditions « idéales ». Le Portugais, principalement orienté vers l’extérieur, par cette nouvelle expérience, va se préoccuper dans l’avenir certainement plus à son intérieur. Du côté de l’association Alfa Art contemporain, la programmation ALFA 2020 est donc reportée. Par contre, du côté des artistes, c’est une double peine après la crise de 2010. Le mouvement SOS ARTE PT me tient à cœur, d’ailleurs comme membre fondateur et, pendant toute la période du confinement, j’ai aussi fait partie de plusieurs groupes de travail qui s’engagent pour trouver des solutions et peuvent aider les artistes ainsi que les professionnels des arts à faire face à cet événement imprévisible.
L’incidence culturelle véritablement positive est l’accent porté sur le digital. Par exemple, au MAAT, nous nous sommes davantage engagés vers le numérique pour renforcer la liaison entre l’institution, le travail des artistes et notre public.
Que penses-tu de cette rencontre en terrasse ? L’importance capitale de faire le pont avec la cité et tous ces intervenants, et avoir toujours en tête l’idée de développer des partenariats, parce qu’ensemble nous réussissons mieux.
Read >> Entre Nous 01.07.2020 Fernando, how did you experience this confinement? « Personally, I was lucky to have a terrace and live a harmonious emotional relationship, so I know that I benefited from « ideal » conditions. The Portuguese, mainly oriented towards the outside, by this new experience, will certainly be more interested in its interior. As for the Alfa Contemporary Art association, the ALFA 2020 program is therefore postponed. On the other hand, on the side of the artists, it is a double punishment after the crisis of 2010. The SOS ARTE PT movement is close to my heart, moreover as a founding member and, throughout the confinement period, I also did part of several working groups that are committed to finding solutions and can help artists and arts professionals to cope with this unpredictable event. The truly positive cultural impact is the emphasis on digital. For example, at MAAT, we are more committed to digital to strengthen the link between the institution, the work of artists and our audience. What do you think of this meeting on the terrace? The capital importance of building a bridge with the city and all these stakeholders, and always having in mind the idea of developing partnerships, because together we succeed better.
Trio de choc
Des têtes comme j’aime qui fonctionnent de manière verticale, horizontale, transversale… Générosité, convivialité, solidarité et intelligence collective. Je vous remercie tous les trois d’avoir accepter cette invitation notamment Otilia. Foncions-nous vers l’inconnu ? NON, ensemble c’est toujours mieux. Invitation en terrasse qui sera reconduite à la rentrée au sein du collectif « Espirito de Portugal ». Des particuliers pourront s’y joindre : suivez les événements des pages Facebook Espirito de Portugal by Adeline à Lisbonne.
Heads I like that work vertically, horizontally, transversely … Generosity, conviviality, solidarity and collective intelligence. Thank you all three for accepting this invitation, particularly Otilia. Are we going into the unknown? NO,together it’s always better. Invitation on the terrace which will be renewed at the start of the school year in the collective « Espirito de Portugal ». Individuals could join: follow the events on the Facebook pages Espirito de Portugal by Adeline à Lisbonne.
« Espirito de Portugal » by « Adeline A Lisbonne, unique, spécial, l’intelligence collective… Votre passeport pour vivre et faire vivre les valeurs portugaises entre les 7 collines de Lisbonne ; votre agenda, les inaugurations, l’actualité lisboète (J-2)… « Espirito de Portugal » by « Adeline A Lisbonne, unique, special, collective intelligence … Your passport to living and bringing to life the Portuguese values between the 7 hills of Lisbon; your agenda, inaugurations, Lisbon news ( D-2) ...
J’ai fait école, ne sommes-nous pas charmants ? Visières @cartunestore surtout marchons casqué !
Mémoire, Dialogue, azulejo, art contemporain, Gallery Ratton
Pour reprendre l’expression française, tradition et modernité sont les deux mamelles du Portugal, à l’image de la culture Azulejo, et du travail mené par la Galeria Ratton depuis 1987. A l’origine, une femme, Ana : « J’ai collaborée avec mon amie, Rosa Almeida, à la manufacture de Bordallo Pinheiro de Caldas da Rainha où j’ai pu apprécier les techniques de la céramique. »
Memory, Dialogue, azulejo, contemporary art, the Ratton Gallery To use the French expression, tradition and modernity are the two udders of Portugal, like the Azulejo culture, and the work done by Galeria Ratton since 1987. Originally, a woman, Ana: « J ‘ collaborated with my friend, Rosa Almeida, at the factory of Bordallo Pinheiro of Caldas da Rainha where I could appreciate the techniques of ceramics. »
Racontez-nous Ana ? « Remontons aux années 85, la production industrielle ne faisait plus que reproduire d’anciens azulejos, nous nous éloignions de leur vocation première et de leur aspect d’origine. Par conséquent, il était urgent de fabriquer et de montrer l’azulejo avec son réel potentiel, non seulement technique, mais aussi en tant qu’expression actuelle et moderne de l’art portugais, c’est à dire en revalorisant le langage de l’azulejo. Au Portugal, depuis le XVIe siècle, l’azulejo était utilisé pour recouvrir d’importants bâtiments. Au fil du temps, les murs extérieurs et intérieurs ont été recouverts intégrant toujours l’architecture des bâtiments. La nouvelle expression de l’azulejo ne renie pas la tradition, mais elle intègre aussi la notion de nuance. Si on parle couleur, texture, vernis aux techniques de fabrication utilisés à l’âge d’or de l’azulejo (en particulier au XVIIIe siècle), les possibilités techniques contemporaines se sont multipliées et ont contribué à créer de nouvelles manières de peindre la céramique. Le plus important reste la connaissance et la compréhension du matériau par l’artiste, compte tenu de l’évolution des techniques de fabrication et des nouvelles façons de concevoir les espaces architecturaux. À la fin, les azulejos continuent de jouer le même rôle c’est à dire refléter les conflits et les tendances de notre époque. La culture Azulejo a un devoir de mémoire, mais il est aussi très important de noter que l’œuvre de l’artiste invite à une émotion, à découvrir un message supplémentaire. Depuis 2005, mon fils Tiago, architecte, m’a rejoint, bien-sûr il a été bercé, nourri à l’azulejo ! Un projet, c’est beaucoup de dialogue et de sensibilité. ». Ana, Tiago, les œuvres réalisées ne mériteraient pas un code QR ? Probablement.
Tell us Ana? « Looking back to the ’85s, industrial production was no more than reproducing old tiles, we were moving away from their original vocation and their original appearance. Therefore, it was urgent to manufacture and show the azulejo with its real potential, not only technical, but also as current and modern expression of Portuguese art, ie by revaluating the language of the azulejo . In Portugal, since the 16th century, azulejo was used to cover important buildings. Over time, the exterior and interior walls have been covered, always incorporating the architecture of the buildings. The new expression of the azulejo does not deny tradition, but it also incorporates the notion of nuance. If one speaks about color, texture, and varnish to the manufacturing techniques used in the golden age of the azulejo (especially in the 18th century), the contemporary technical possibilities have multiplied and have contributed to create new ways of painting the ceramic. The most important is the artist’s knowledge and understanding of the material, given the evolution of manufacturing techniques and new ways of designing architectural spaces. In the end, azulejos continue to play the same role, reflecting the conflicts and trends of our time. The Azulejo culture has a duty to remember, but it is also very important to note that the artist’s work invites an emotion, to discover an additional message. Since 2005, my son Tiago, architect, joined me, of course he was rocked, fed the azulejo! A project is a lot of dialogue and sensitivity. « . Ana, Tiago, the completed works do not deserve a QR code? Probably.
Dialogue, le maître mot Quel définition donneriez-vous à votre Dialogue ? – « Avec l’artiste, c’est difficile à dire, car les liens, la passion que nous avons pour son travail déplace le discours vers une dimension complexe. Nous pourrions résumer que la communion du dialogue avec l’artiste fait que le projet aboutit. Ou non, ou 30 ans plus tard ! » A quel projet pensez-vous ? – « Celui qui va être inauguré ce prochain 18 décembre, situé entre le MAAT et le Museu dos Coches, Célébration du centenaire de la naissance de Sophia de Mello Breyner Andresen – ESPACE ENTRE MOT ET COULEUR – SOPHIA e MENEZ. Ce projet a été conçu en 1990, avec l’artiste Menez, décédée en 1995, qui n’avait pas été réalisé. Le projet à Belém cette fois-ci présente toutes les conditions pour un résultat totalement réussi car il est un hommage à deux artistes reconnus, de notoriété internationale. Ce grand projet a été possible grâce à la Mairie de Lisbonne ». Et côté « acheteur », comment cela se passe t-il ? « Nous écoutons la demande et progressivement, nous cernons le ou les objectifs, nous pensons à l’artiste qui pourrait relever le défi, les Dialogues s’installent et « petit à petit l’oiseau fait son nid » !
Dialogue, the key word What definition would you give to your Dialogue? – « With the artist, it’s hard to say, because the links, the passion we have for his work moves the discourse towards a complex dimension. We could summarize that the communion of dialogue with the artist makes the project successful. Or no, or 30 years later! « What project do you think? – « The one to be inaugurated next December 18, located between the MAAT and the Museu dos Coches, Celebration of the centenary of the birth of Sophia de Mello Breyner Andresen – SPACE BETWEEN WORD AND COLOR – SOPHIA e MENEZ. This project was conceived in 1990, with the artist Menez, who died in 1995, which had not been realized. The project in Belém this time presents all the conditions for a totally successful result as it is a tribute to two recognized artists of international renown. This great project was possible thanks to the Lisbon City Council « . And « buyer » side, how does it go? « We listen to the demand and gradually, we identify the objective (s), we think about the artist who could take up the challenge, the Dialogues settle and » little by little the bird makes its nest « !
A la GaleriaRatton La galerie expose les projets et des azulejos à l’unité de tous les artistes avec qui la galeria Ratton a développé de grands projets. Jusqu’au 17 janvier, l’exposition présente le travail de l’artiste Helena Lapas « POÉTIQUE des SURFACES ET MARQUES DU TEMPS ». Pour cette (superbe) exposition, nous collaborons avec le Musée de l’Histoire Naturelle – MUNHAC.
At the Gallery RattonThe gallery exhibits projects and tiles to the unity of all artists with whom la galeria Ratton has developed great projects. Until January 17, the exhibition presents the work of the artist Helena Lapas « POETIC OF SURFACES AND BRANDS OF TIME ». For this (beautiful) exhibition, we collaborate with the Museum of Natural History – MUNHAC.
Ana, Tiago, je vous remercie pour le plaisir procuré d’avoir échangé ensemble de la contemporanéité de l’azulejo, car à mes yeux, il était une culture ancienne, malgré mes petits achats contemporains. Le Dialogue reste déterminant.
Ana, Tiago, thank you for the pleasure of having exchanged together the contemporaneity of the azulejo, because in my eyes, it was an old culture, despite my small contemporary purchases. Dialogue remains crucial.
Rua Academia das Ciências
Rue résidentielle que j’adore, car elle associe calme, silence, verdure et volupté. Les Galeries Ratton et de Portalegre se situent dans les anciennes écuries du Marquis de Pombal, à qui l’on doit la reconstruction de la ville basse (Baixa), telle que nous la connaissons aujourd’hui. Donc, après le tremblement de terre (1755), pour se protéger des incendies, le Marquis privilégia l’azulejo qui connut un grand essor.
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Residential street that I love because it combines calm, silence, greenery and sensuousness. The Ratton and Portalegre Galleries are located in the old stables of the Marquis de Pombal, to which we owe the reconstruction of the lower city (Baixa), as we know it today. So after the earthquake (1755), to protect himself from the fires, the Marquis favored the azulejo which knew a big rise.
C’est l’histoire d’une usine de tapis au point noué de Portalegre qui périclite, et d’industriels du textile, qui associent compétences et finances autour d’une nouvelle technique de tissage dans l’objectif de réaliser des tapisseries murales. Innovation technique élaborée auparavant par Manuel Carmo Peixeiro à l’école de textile de Roubaix. En 1948, son fils, Manuel Celestino Peixeiro et Guy Fino présentent les premières tapisseries, ainsi la Manufacture des Tapisseries de Portalegre succède à l’usine de tapis. Les débuts sont difficiles, car depuis plusieurs siècles, les références sont françaises et flamandes, également au Portugal, grand importateur de tapisseries commémorant les découvertes maritimes et conquêtes à travers le monde. En 1952, lors de l’exposition à Lisbonne « La Tapisserie Française du Moyen-Age à nos jours », la qualité de la manufacture de Portalegre est reconnue par les lissiers français. Il faut encore intéresser Jean Lurçat, le modernisateur de la tapisserie française. Après un premier contact à cette exposition, Guy Fino arrive à le convaincre de visiter la Manufacture où il est confronté à deux tapisseries : celle tissée en France, offerte à l’épouse de Guy Fino par Jean Lurçat lui-même quelques années auparavant, et sa « copie » tissée à Portalegre.
It is the story of a stitched carpet factory in Portalegre, and textile manufacturers, who combine skills and finances around a new weaving technique with the aim of making wall tapestries. Technical innovation previously developed by Manuel Carmo Peixeiro at the textile school of Roubaix. In 1948, his son, Manuel Celestino Peixeiro and Guy Fino presented the first tapestries, and the Manufacture des Tapisseries Portalegre succeeds the carpet factory. The beginnings are difficult, since for several centuries, the references are French and Flemish, also in Portugal, a major importer of tapestries commemorating the maritime discoveries and conquests around the world. In 1952, during the exhibition in Lisbon « The French Tapestry from the Middle Ages to today », the quality of the Portalegre factory is recognized by French weavers. We must still interest Jean Lurçat, the modernizer of French tapestry. After a first contact at this exhibition, Guy Fino manages to convince him to visit the Manufacture where he is confronted with two tapestries: the one woven in France, offered to Guy Fino’s wife by Jean Lurçat himself a few years ago, and his « copy » woven in Portalegre.
Innovation technique, le point de nœud de Portalegre Des différences techniques qui font dire à Jean Lurçat, « les meilleures tisseuses au monde sont à Portalegre. ». De 1958 et jusqu’à sa mort, beaucoup de ses tapisseries seront tissés à Portalegre.
Technical innovation, the portalegre node Technical differences that make Jean Lurçat say, « the best weavers in the world are in Portalegre. » From 1958 until his death, many of his tapestries will be woven in Portalegre.
Métier de haute lisse | Portalegre
Les tapisseries de Portalegre sont réalisées manuellement sur des métiers de haute lisse (le tissage y est fait à la verticale comme elles seront exposées). Les tisserandes travaillent sur un canevas présenté à l’envers (plan de travail quadrillé face aux yeux). La trame décorative s’enroule sur la chaîne en la recouvrant dès le premier passage ; à chaque point, deux fils de chaîne sont ainsi enroulés par la trame. Le tissage progresse de bas en haut et horizontalement. Entre chaque trame décorative (couleur), une fine trame de liaison est passée par croisement simple avec la chaîne. Cette trame de liaison est cachée par l’épaisseur de la trame décorative en éliminant la couture française. Les tapisseries de Portalegre acquièrent ainsi une exceptionnelle densité et fermeté de texture. De 2 500 à 10 000 points au décimètre carré. Six mois pour une complète réalisation. « La tapisserie est une grande école de la vie, elle demande patience à son propriétaire. » Pedro Jaime Vasconcelos.
In French technique, weaving is done flat. Each color is woven individually, which involves sewing to avoid spaces between two colors. The Portalegre tapestries are hand-made on high-looming crafts (the weaving is done vertically as they will be exposed). The weavers work on a canvas presented upside down (squared work plan facing the eyes). The decorative frame wraps around the chain covering it from the first pass; at each point, two warp threads are thus wound by the weft. Weaving progresses from the bottom up and horizontally. Between each decorative frame (color), a fine linkage is passed by simple crossing with the chain. This linkage is hidden by the thickness of the decorative frame by eliminating the French seam. The tapestries of Portalegre thus acquire an exceptional density and firmness of texture. From 2,500 to 10,000 points per square decimetre. Six months for a complete realization. « The tapestry is a great school of life, it asks patience to its owner. » Pedro Jaime Vasconcelos.
8ème merveille du monde Les tapisseries de Portalegre sont toujours exécutées à partir d’une oeuvre originale. Elle est agrandie jusqu’à la dimension voulue sur un papier quadrillé, dont chaque carré représente un point de tissage, permettant un luxe de détails impressionnants. La trame décorative, se compose de 8 fils de laine, ce qui permet de les mélanger parmi les 7000 couleurs, créant des effets chromatiques très riches et une gamme de couleurs virtuellement infinie. La technique de Portalegre permet une haute définition dans de petits détails et l’obtention de formes très précises.
8th wonder of the world The tapestries of Portalegre are always executed from an original work. It is enlarged to the desired size on a grid paper, each square of which represents a weaving point, allowing a luxury of impressive details. The decorative frame consists of 8 threads of wool, which allows you to mix them among the 7000 colors, creating very rich color effects and a virtually infinite range of colors. The Portalegre technique allows high definition in small details and obtaining very precise shapes.
Marché de l’art des tapisseries de Portalegre Les tapisseries de Portalegre sont des séries limitées de 1, 4 à 8 exemplaires. Elles sont identifiées par un « bolduc » qui porte le titre de l’œuvre, ses dimensions, le numéro de série et la signature du peintre. Le marché des tapisseries de Portalegre identifie 3 200 pièces et 200 auteurs, architectes, peintres, dessinateurs de renom international. Après la révolution du 25 avril 1974, l’état portugais cesse ses commandes. L’international porte la manufacture. En 1987, la manufacture se dote d’une galerie au cœur de la capitale, de Bairro Alto. La crise de 2010 est un coup dur, la manufacture résiste, et comme à ses premiers jours, un homme ajoute ses compétences sur ce marché du patrimoine vivant portugais. Un marché qui repart à la hausse : « L’année dernière, j’achetais tout ce que j’aimais, aujourd’hui je me trouve souvent face à des collectionneurs privés, le marché se réveille. La mode revient. »
Portalegre tapestry art market The tapestries of Portalegre are limited series of 1, 4 to 8 copies. They are identified by a « bolduc » which bears the title of the work, its dimensions, the serial number and the signature of the painter. The tapestry market of Portalegre identifies 3,200 pieces and 200 internationally renowned authors, architects, painters and draughtsmen. After the revolution of April 25, 1974, the Portuguese state stops its orders. The international carries the manufacture. In 1987, the factory acquired a gallery in the heart of the capital, Bairro Alto. The crisis of 2010 is a blow, the factory resists, and as in his early days, a man adds his skills on this market of Portuguese living heritage. A market that is rising again: « Last year, I bought everything I liked, today I often face private collectors, the market is waking up.
Collectionneur, marchand d’art, courtier, commissaire, Pedro En 1990, Pedro, collectionneur et marchand d’art africain vend sa collection puis goûte les plaisirs du tapis Persan. Il interrompt sa démarche, faute d’un second marché clairement défini. En avril 2018, il se tourne avec émerveillement vers les tapisseries de Portalegre.
Collector, art dealer, broker, commissioner, Pedro In 1990, Pedro, collector and African art dealer, sells his collection and tastes the pleasures of the Persian carpet. He interrupts his approach, for lack of a clearly defined second market. In April 2018, he turns with wonder at the tapestries of Portalegre.
Le bolduc, signature des tapisseries de Portalegre
Homme providentiel, le trio magique de Portalegre Au Portugal, les compétences se lient très (très) souvent autour d’un objectif commun ; c’est « l’esprit portugais », prendre plaisir à travailler ensemble. L’engagement est total, chacun respecte le travail de l’autre, le but est de dépasser les objectifs, « l’union fait la force ». J’ai fait la connaissance de Pedro en 2018 chez Inês Carrelhas. Restauratrice en tapisserie, elle avait trouvé ingénieux notre rencontre à son atelier, Pedro m’avait dit : « Pour bien acheter, il faut être un connaisseur de la restauration, ce à quoi j’essaie d’être ! Comme un heureux hasard, tout prend forme, sa galerie, son huit clos pour accueillir ses clients, ses expositions « Wineart » en partenariat avec La Pétillante, et jusqu’au 28 décembre, la sublime exposition autour de l’artiste portugais, Cruzeiros Seixas, peintre suréaliste de renom qui arrosera ses 99 bougies ce mois de décembre, justement à la galerie des Tapisseries de Portalègre. Les deux expositions suivantes sont déjà dans les tuyaux !
A providential man, the magical trio of Portalegre In Portugal, skills are linked very (very) often around a common goal; it’s « Portuguese spirit », enjoy working together. The commitment is total, everyone respects the work of the other, the goal is to exceed the objectives, « unity is strength ». I met Pedro in 2018 at Inês Carrelhas. Restorer in tapestry, she had found our meeting ingeniously in her workshop, Pedro had told me: « To buy well, you must be a connoisseur of the restoration, what I try to be! As a happy coincidence, everything takes shape, its gallery, its eight closed to welcome its customers, its exhibitions « Wineart » in partnership with La Pétillante, and until December 28, the sublime exhibition around the Portuguese artist, Cruzeiros Seixas, renowned painter of surealiste who will water his 99 candles this month of December, precisely at the tapestries Gallery Portalègre. The following two exhibitions are already in the pipes!
Art textile, art architectural « Le paradigme de l’architecture a changé, les espaces se sont réduits, les fenêtres se sont agrandies, les architectes et les décorateurs, pensent moins naturellement aux tapisseries de Portalegre, à nous de leurs rappeler leurs qualités esthétiques, acoustiques et thermiques, l’expression artistique des deux faces. Ces tapisseries captent la lumière sans briller, elles rompent l’écho, la technique d’accrochage sur bande velcro est salvatrice… » Pedro En 2010, l’architecte Siza Vieira associait au building « New Orleans Tower » à Rotterdam, « Jazz » d’après son oeuvre originale…
Textile art, architectural art « The paradigm of architecture has changed, spaces have shrunk, windows have grown, architects and decorators, think less naturally Portalegre tapestries, we remind them of their aesthetic qualities, acoustic and thermal, the artistic expression of both faces.These tapestries capture the light without shining, they break the echo, the technique of hooking on velcro tape is saving … « Pedro In 2010, the architect Siza Vieira associated with the building « New Orleans Tower » in Rotterdam, « Jazz » after his original work …
Expérience WineArt | La Pétillante Rencontre interculturelle entre un artiste, son oeuvre, créée par Pedro Vasconcelos en partenariat avec les Tapeçarias de Portalegre, et un vin sélectionné par la cave à vins français, La Pétillante Mil sabores e Vinhos située à Campo de Ourique. Rencontre humaine, fraternelle entre passionné(e)s d’art, de vignobles, de vins, du meilleur qu’invite à découvrir le Portugal et la France (à Lisbonne). Top expérience biannuelle.
WineArt Experience | La PétillanteIntercultural encounter between an artist, his work, created by Pedro Vasconcelos in partnership with the Tapeçarias of Portalegre, and a wine selected by the French wine cellar, La Pétillante Mil sabores and Vinhos located in Campo de Ourique. Human encounter, fraternal passionate (e) s of art, vineyards, wines, the best that invites to discover Portugal and France (in Lisbon). Top biannual experience.
Feliz aniversario Mestre
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